Lutte contre la précarité menstruelle
Les Restos du Cœur de Meurthe et Moselle y contribuent aussi !
Ultime étape d’une distribution accompagnée dans un centre des Restos. Devant la femme accueillie se dressent sur les étagères les produits complémentaires dont ceux d’hygiène. Elle doit choisir entre du gel douche, des savonnettes, un rasoir ou du dentifrice… Discrètement, elle montre les paquets de protections périodiques : « Je veux ça ! » Une courte phrase qui résume le rôle joué par l’association dans la lutte contre la précarité menstruelle dont la journée internationale se déroule chaque année le 28 mai avec en toile de fond la fin d’un tabou sociétal. Le point avec Jocelyne Tesse, bénévole Référente Hygiène et Sécurité des Aliments pour les Restos du Cœur 54.
A la création des Restos du Cœur en 86, Coluche a posé le principe de l’aide alimentaire, de l’accompagnement à la personne et de l’insertion. L’urgence de nourrir ceux qui ne pouvait plus le faire s’imposait. « Les produits complémentaires » dont font partie les produits d’hygiène sont distribués depuis une vingtaine d’années.
Ces produits d’hygiène féminine ont un coût et souvent, dans leur quotidien, les femmes en situation de précarité doivent choisir entre l’alimentaire et le confort. Comme cela ne devrait pas être, la distribution faite par les Restos est un plus qui peut mettre fin au dilemme. L’association a deux sources d’approvisionnement : les dotations nationales qui restent aléatoires et les dons, fluctuants eux aussi.
L’évolution de l’offre et de la demande sur ces produits d’hygiène intime est constante et les collectes grand public en sont la preuve. De fait, une entente existe sur le sujet entre les femmes qui donnent et les bénévoles qui collectent : répondre à ce besoin fondamental féminin fait l’unanimité. C’est aussi une réalité sociétale puisque depuis la rentrée universitaire 2021 des distributeurs de protections hygiéniques gratuites sont installés sur les campus et, dans le même ordre d’idée, des associations étudiantes organisent des collectes spécifiques sur ces produits d’hygiène féminine pour les redistribuer.
Tout ce mouvement participe à une prise en compte de la lutte contre la précarité menstruelle (53 % des personnes accueillies dans les centres de Meurthe et Moselle étaient des femmes pendant la campagne hiver 2022) à laquelle contribue les Restos du Cœur 54 et ses bénévoles qui accompagnent aussi les femmes accueillies vers une autonomie plus assumée en matière d’hygiène féminine.