Les vacances à cœur
A tous les enfants et les jeunes
Crédit photo : @Laurence Verger
Certains en prennent et d’autres pas, même si leurs vertus sont reconnues. C’est pourquoi les Restos du Cœur 54 s’appliquent à les rendre accessibles à un maximum d’enfants et, cette année, 91 vont en bénéficier. Cette mission de l’association requiert un bon sens de l’organisation, de la diplomatie et de l’enthousiasme à l’image de Anne, référente vacances et de son binôme Elodie. Rencontre.
L’AD 54 travaille avec Jeunesse en Plein Air (JPA), une association qui a pour vocation de permettre l’accès aux loisirs collectifs et laïques à tous les enfants et les jeunes. Les centres des Restos 54 diffusent leur catalogue et leurs affiches dès le mois de mars pour en faire la promotion auprès des personnes accueillies. « Ce qu’il faut savoir, c’est que même les familles qui ne sont pas éligibles à la distribution alimentaire y ont accès. » explique Anne « Au moment des inscriptions nous leur parlons déjà des séjours d’été pour leurs enfants. »
Le dispositif vacances s’appuie sur un encadrement de la CAF qui émet pour les familles des « bons de vacances » (55 % du prix du séjour pris en charge dans la limite de 525 € par enfant. Jeunesse en Plein Air réalise un montage financier complexe : compléments des Restos du Cœur, du Conseil départemental, de certaines communes, de la JPA et de fonds privés fléchés spécifiquement par les donateurs pour les vacances. « La famille s’acquitte aussi de 50 € par enfant. C’est une contrepartie qui en fait un acteur à part entière du projet, une sorte d’engagement scellé en elle et nous » complète la référente « Quand on sait que ce sont souvent des fratries qui sont inscrites, 50 € par enfant c’est une somme qui implique de se priver d’autre chose sur plusieurs semaines … ».
Les inscriptions démarrent dès l’âge de 4 ans comme à la Maison familiale de Courcelles qui offre un séjour original basé sur la pédagogie de la liberté respectant le rythme des enfants. Les ados sont concernés aussi jusqu’à 18 ans non révolus au moment du séjour. « Ce sont des colonies ou des camps de vacances grand public qui mélangent des enfants de tous les milieux : ils ne sont pas « réservés » aux enfants de parents accueillis aux Restos. » Les trajets jusqu’aux départs de Nancy ou de Metz sont placés sous la responsabilité des parents et, de là les vacanciers partent en bus, en train ou même en avion pour des séjours en Italie, Espagne, Ecosse ou Grèce.
Ces dépaysements, ces ruptures ponctuelles d’avec les parents sont bénéfiques pour l’évolution de tous. « Les enfants rencontrent des personnes différentes, ils changent d’air. Si certains partent en pleurant, souvent ils reviennent en boudant parce qu’ils ne veulent plus quitter leurs nouveaux ami.e.s ! Pendant ce temps, les parents en profitent pour souffler voire trouver des opportunités de réinsertion sociale. » Anne, souligne aussi le partenariat très constructif entre les Restos 54 et JPA qui permet chaque année d’améliorer les offres. Pour autant, les dons restent les bienvenus : « Donner pour financer ces séjours de vacances permet d’accueillir plus de mômes dont les parents n’ont pas de CAF par exemple. Pour moi l’idéal serait que tous les enfants de nos familles partent au moins une semaine loin de leur réalité quotidienne … »